vendredi 3 septembre 2010

Un éclair d'éternité

Le bouddhisme est négatif. Il vous dira ce qu'il n'est pas et si vous insistez pour qu'il soit «quelque chose», il mettra un espace vide à votre disposition dont vous pourrez faire ce que bon vous semble. C'est seulement en ce qui concerne ses méthodes qu'il sera spécifique: il vous dira de méditer, de vivre avec la conscience de vos actes, de faire de votre mieux. Il vous dira de gagner honnêtement votre nourriture quotidienne. D'être bienveillant en pensée et en paroles. Il vous suggérera de créer vous-mêmes les situations dans lesquelles vous voulez vous trouver plutôt que de vous y laisser acculer par vos actes et ceux des autres. Il vous recommandera de regarder vos doutes en face. Il vous conseillera de faire vos expériences par vous-mêmes. Il refuse tout dogmatisme. Il désapprouve qu'on impose ses opinions aux autres. Et il insiste pour que vous fassiez l'effort de vous connaître, vous, votre paresse, votre vanité, votre avidité, ces sentiments qui sont la roue motrice de la vie.

Un instant, pensais-je. Il y a une chose que je sais. Je sais que la liberté existe. Et c'est ça, le centre du bouddhisme. La roue tourne, semble-t-il, éternellement. Vie après vie, paradis après paradis, enfer après enfer. La volonté de vie entraîne de nouvelles naissances et de nouvelles morts. Mais à n'importe quel moment donné, on peut trouver la liberté. Le Bouddha l'a trouvée, les maîtres zen l'ont trouvée. Tout ce qu'ils ont pu faire, nous le pouvons aussi. Il suffit de persévérer.

Janwillem Van de Wetering, Un éclair d'éternité.

1 commentaire:

  1. Bonjour et merci pour cet article.

    A la question "le bouddhisme est-il négatif?", la réponse pourrait être "la question n'a aucun sens".

    Le bouddhisme est une philosophie.
    Pour les humbles, le bouddhisme est considéré comme une religion avec les prières à bouddha, le paradis, etc.
    Après tout si cela peut les aider à supporter leurs souffrances de la vie quotidienne...

    Le bouddhisme une réponse aux deux ;-) questions : "qui suis-je ?".
    C'est-à-dire "que signifie ETRE?, c'est quoi le monde, l'univers?" et surtout "c'est quoi JE".

    Dire que la liberté est au centre du bouddhisme est une libre interprétation de cette philosophie de la part d'un esprit occidental.

    Ce qui est au centre, c'est la suppression de la souffrance. Pour y arriver, il faut arriver à se libérer de son "JE".

    Ce bonze qui s'est immolé, prouve qu'il y est arrivé. Il n'a pas souffert.

    Georges MALAKOFF (Facebook)

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